Vide et plein
L'objet que se donne la peinture chinoise est de créer un microcosme, "plus vrai que la Nature elle-même" (Tsung Ping) : ceci ne s'obtient qu'en restituant les souffles vitaux qui animent l'Univers ; aussi le peintre cherche-t-il à capter les lignes internes des choses et à fixer les relations qu'elles entretiennent entre elles : d'où l'importance du trait. Mais ces
lignes de force ne peuvent s'incarner que sur un fond qui est le
Vide. Il faut donc réaliser le Vide sur la toile, entre les éléments et dans le trait lui-même. C'est autour de ce Vide que s'organisent toutes les autres notions de la peinture chinoise ; celles-ci forment un système signifiant auquel François Cheng est le premier à appliquer une analyse sémiotique. Son commentaire est enrichi par d'amples citations et des reproductions.
François Cheng
Ecrivain, a été professeur des Universités de l'INALCO. Membre de l'Académie Française. Il est notamment l'auteur, au seuil, de l'Ecriture poétique chinoise (1977, "Points Essais", 1996) et de Souffle-Esprit (1989, "Points Essais", 2006).
Écrire commentaire